- SÉNONIEN
- SÉNONIENSÉNONIENTerme désignant la partie terminale du Crétacé supérieur. A. d’Orbigny définit en 1842 comme sénoniens les terrains géologiques de la craie blanche qu’il estime bien représentés dans la région de Sens. Il complète en 1850 la définition de cet étage en donnant sa faune caractéristique; il inclut ainsi sous ce terme les couches distinguées par A. Dumont (1849) et désignées par le terme de Maestrichtien (aujourd’hui Maastrichtien).Cet étage a été longuement discuté. En France, il a été défini de plusieurs manières:Dans le sens de D’Orbigny, sens admis aujourd’hui, il comporte l’ensemble des couches comprises entre le Turonien et le Danien. L’étage débute alors par la craie de Villedieu ou par des terrains du même âge et se termine par la craie de Maastricht.Dans le sens de E. Hébert (1875), les couches de Maastricht appartiennent au Danien et non au Sénonien.Dans le sens de E. Haug (1911), le Sénonien est enrichi des couches du Danien d’E. Desor.La subdivision du Sénonien en Coniacien, Santonien, Campanien et Dordonien (terme qui sera ultérieurement abandonné au profit du Maestrichtien) établie par H. Coquand en 1857 se fonde sur une faune d’ammonites et de rudistes très fournie. Largement employée en Europe et en Afrique du Nord, cette subdivision est difficilement applicable dans les régions à faciès crayeux comme le Bassin parisien, où l’on continue à employer une stratigraphie fondée sur les faunes d’échinides.Bien que D’Orbigny n’ait pas décrit son étage sur une coupe particulière, on peut considérer que la craie blanche du Bassin parisien, les calcaires et grès à rudistes des Charentes, de Provence et de la basse vallée du Rhône sont de bons représentants des différents faciès, et on peut également citer comme typiques du Sénonien les stratotypes des quatre étages mentionnés précédemment.Le Sénonien occupe en France de larges étendues faisant suite au Turonien et au Cénomanien: il peut présenter des faciès très différents, passant d’un faciès néritique, comme le Sénonien à rudistes de basse Provence, à un faciès saumâtre et ligniteux (Valdonnien) puis lacustre (Fuvélien, Bégudien) et enfin franchement continental détritique. Dans les chaînes subalpines, le Sénonien supérieur se présente en lauzes et calcaires à silex, attribués en majeure partie au Campanien. Dans le Bassin parisien, comme nous l’avons déjà dit, le faciès est essentiellement crayeux, à échinides, et s’étend jusqu’en Picardie et en Artois. Ici, le Sénonien inférieur contient des micrasters, le Sénonien supérieur des bélemnites. En Normandie, on observe toujours le même faciès, mais le Sénonien supérieur a disparu. Sur le seuil du Poitou, il est pratiquement absent, pour devenir de plus en plus détritique en Touraine, en Anjou. On peut même avoir un faciès gréseux.En Belgique, le terme recouvre un faciès identique à celui du nord de la France, c’est-à-dire qu’il est constitué de craie à silex, tout comme en Angleterre, où l’on y distingue les mêmes zones paléontologiques qu’en France, fondées sur les échinides. On connaît le Sénonien jusqu’en Irlande et en Écosse.Dans le nord de l’Europe, le vrai faciès à craie blanche à silex n’est rencontré qu’en Poméranie, au Danemark et dans les îles du sud de la mer Baltique. Dans les régions de Westphalie et du Hanovre, on observe des faciès quelque peu différents. Aux Pays-Bas, le Sénonien n’est guère représenté.sénonien, ienne [sənɔnjɛ̃, jɛn] adj. et n. m.ÉTYM. 1843; de Senones, n. lat. pour Sens.❖♦ Didact. (géol.). Se dit de l'étage du crétacé supérieur (néocrétacé), situé entre le turonien et le danien.
Encyclopédie Universelle. 2012.